Interview de Fabien FARGE-CHAMPION, journaliste présentateur-reporter pour France 3 en régions
Quelle est la mesure sanitaire la plus difficile à mettre en place pour vos journalistes ?
De mon point de vue, il est vraiment déterminant d’avoir en quantité suffisante, des masques et du gel, c’est la base quand on est reporter de terrain. S’y ajoute aussi du cellophane ou du tissu protecteur pour les micros, l’utilisation de perches de son pour respecter les distances avec les personnes interviewées. Et bien évidemment, le respect des gestes barrières.
Avez-vous beaucoup plus sollicité les correspondants régionaux pendant cette période ?
Tout le monde est sur le pont, des rotations sont organisées pour limiter les risques tout en assurant au mieux la mission d’informer dans des conditions complexes. Il est très important de relayer ce qui se passe au plus près de la population et des territoires. C’est la force des réseaux de l’audiovisuel public comme France 3 et France Bleu.
Qu’attendez-vous d’eux pour l’après confinement ?
La mission d’informer est permanente et elle se poursuit tout en tenant compte de la situation et de son évolution. Avant, pendant et après, notre mission perdure et sera encore plus pertinente pour l’après. Nous entrons dans une ère inédite.
Que va changer le déconfinement au sein des différentes rédactions et plateaux TV ?
Les journalistes seront plus attentifs à tout ce qui a trait au respect des gestes barrières, des consignes sanitaires. Il faudra voir sur la durée comme organiser les choses sur le terrain, comme en studio lors des JT. Nous nous adaptons de manière permanente.
La télévision, et les JT notamment, enregistrent de fortes audiences, pensez-vous que cela va perdurer ?
La télévision a montré, comme la radio, qu’elle demeurait un media de réflexe lorsqu’un événement d’importance survient. Cela va se poursuivre mais des évolutions sont toujours présentes notamment si nécessaire avec l’utilisation de moyens comme skype, whatsapp…
Des projets de nouvelles émissions ou chroniques d’informations sont-ils à l’étude pour la rentrée ?
Les infographies avaient déjà le vent en poupe, selon moi, cette tendance va se poursuivre. Le décryptage est très important mais il faut en revenir aussi et plus régulièrement aux faits ! C’est une tradition anglo-saxonne plus que latine où le commentaire est très présent, parfois trop. Revenir aux faits ne peut que limiter les infox. Les thématiques santé, environnement, solidarité vont devenir de plus en plus présentes car elles vont représenter une part de plus en plus importante de notre quotidien.